Grêle : dégâts pour les cultures

Dimanche 5 juin, nous avons subi un gros épisode de grêle. L’averse a duré 15 minutes environ.

Les dégâts sont très importants : 100 % du plein champ a été touché à Planaise. Les parcelles de Montmélian et Laissaud ont également subi de gros dégâts. Il est encore trop tôt pour établir les conséquences sur les productions à venir.

Par contre, il y a des choses que je peux d’ores et déjà vous annoncer : toutes salades de plein champ ont été hachées menu-menu.
Elles ne sont pas livrables, d’autant moins que le cœur de ces dernières  a été rempli de particules de sable, de limon et d’argile, leur préparation est donc extrêmement difficile.
Et les plaies causées par la grêle vont commencer à pourrir. Donc la seule chose qu’il nous à faire c’est de les mettre au compost.

Les cucurbitacées ont également souffert.
Prenez l’exemple des courgettes, certaines têtes sont cassées, d’autres non.
Mais toutes les courgettes déjà formées sont plus ou moins impactées, donc les fruits vont grandir avec ces impacts ce qui nous obligera à les déclasser. Ces impacts peuvent aussi pourrir.
Nous avons décidé de vous les livrer malgré tout, car nous ne voulons pas trop gaspiller.
Par contre il sera important de les cuisiner au plus vite.

Cette année, nous étions un peu en avance sur la plantation des courges sur la nouvelle parcelle de Laissaud. Elles ont été littéralement pulvérisées.
Il y a peu d’espoir qu’elles repartent, mais certaines n’ont pas été touchées et d’ici une à deux semaines nous aurons une idée plus précise de leur capacité à survivre à cet événement.

Afin de ne pas me montrer trop pessimiste, il faut que je vous dise qu’une partie des plants de courge étaient encore à l’abri sous la serre de production, donc ils ont échappé à la grêle.
Nous les planterons la semaine prochaine, mais du fait de ce report, il faudra une belle arrière-saison pour qu’elles se développent de façon optimale et nous assurent une belle production.

Les cultures de garde ont subi des dégâts importants. C’est le cas pour les betteraves et les céleris-raves.
Les premières constatations laissent deviner que les cœurs n’ont pas été détruits. Donc certains d’entre eux repartiront, mais je ne sais pas dans quelle proportion. Pour ne pas laisser le hasard choisir, nous avons décidé de semer des betteraves, car le créneau de production est encore possible.

Nous avions un peu de retard sur la plantation des céleris-raves, des cassettes entières sont encore intactes et nous les mettrons en terre la semaine prochaine à Planaise.
Ils seront bios, contrairement à ceux de la nouvelle parcelle de Laissaud.

Il y a eu également beaucoup de dégâts sur les liliacées.
Les oignons, ou plutôt leurs fanes sont cisaillées, et là encore, bien malin celui qui peut prévoir la suite.
Une chose est sûre, c’est que nous attendons la fin de la pluie pour les traiter et essayer de panser les plaies.
Une partie des échalotes a échappé à la grêle : ce sont celles qui sont cultivées sur la première parcelle de Laissaud. Cela vient mettre en lumière le caractère très localisé de la grêle.
L’ail, quant à lui, a été impacté mais comme il était encore en terre, les dégâts ne sont que sur la partie végétative.
Mais là encore, il faudra les traiter avec de la bouillie bordelaise  pour cicatriser les plaies qui sont une porte d’entrée pour les maladies cryptogamiques.

La liste des dégâts pour Terre Solidaire est encore longue, mais à ce stade il faut positiver un peu, car certains de nos partenaires viticulteurs ont perdus toute leur récolte future et sans doute même celle de l’année prochaine.

Du fait de la durée du cycle de production des légumes, nous avons encore le temps de semer, de planter et de récolter. Voir les impacts sur les cultures mine le moral et c’est là le plus grand danger.

Alors nous allons relever la tête et recommencer notre travail qui est de produire des légumes avec des Hommes debout.

Rodrigue, coordinateur maraîcher.