Le coin de la chargée d’insertion

 Je vous le disais lors d’une précédente feuille de chou, je suis actuellement en formation en direct de mon bureau puisqu’elle se fait par visioconférence. Le thème de la formation est  « mieux Identifier et prendre en compte les bénéficiaires en situation d’illettrisme et d’illectronisme ».

L’illettrisme, on sait tous plus ou moins de quoi il s’agit ; l’illectronisme était un terme plutôt nouveau pour moi il y a quelques mois. Il ne me semble donc pas inutile de « zoomer » sur ce terme. Ainsi l’illectronisme se définit par « la difficulté, voire l’incapacité, que rencontre une personne à utiliser les appareils numériques et les outils informatiques en raison d’un manque ou d’une absence totale de connaissances à propos de leur fonctionnement ». Selon les chiffres, 1 adulte sur 5 n’utilise pas d’outils numériques ou abandonne son usage en cas de difficulté.

Il s’agit d’une formation de 4 demi-journées où, après un début théorique, très bref et concis, mais indispensable pour poser réellement le cadre, nous avons travaillé sur des témoignages de personnes dans ces situations, et surtout étudié leurs attentes. En tant que professionnels, nous avons des questionnements : doit-on en parler ou attendre que la personne nous en parle d’elle-même ? A quel moment aborder le sujet ? Dès le début de l’accompagnement ou quand le lien de confiance est créé. Si on en parle, que faire des informations recueillies ? Bref, de nombreuses questions et pistes de réflexions. Evidemment il n’y a pas de recette, ni une méthode toute faite  dans notre métier d’accompagnement, ce serait trop simple. Cela dépend également de la personne accompagnée, de son parcours, de son âge… Ceux qui me connaissent le savent, j’ai l’habitude dans ma pratique professionnelle d’aborder les problématiques des uns et des autres assez rapidement, avec bienveillance et respect de chacun.

En principe, les thématiques de l’illettrisme et illectronisme sont abordées sans trop de difficultés. Le challenge réside plutôt dans le fait d’avoir des outils adaptés pour les accompagner au quotidien sans toutefois « faire à la place ». Il s’agit toujours de trouver l’équilibre adéquat.

Il est important aussi à veiller à ne pas les mettre en difficulté en leur donnant, par exemple, le livret d’accueil de la structure de 18 pages recto-verso. Vaste défi ! Et c’est exactement la raison pour laquelle je me suis inscrite à cette formation : construire des documents adaptés dits FALC = Facile à Lire et à Comprendre.

J’en ai déjà quelques-uns mais il me reste encore quelques documents à retravailler. C’était le thème de la fin de la 3ème demi- journée et de la dernière journée qui aura lieu le 5 mai.

Comme vous pouvez le voir, le métier de chargée d’insertion n’est pas un long fleuve tranquille. C’est important de se questionner sur ses pratiques, se remette en question et surtout en réflexion, pour s’adapter à la diversité du public accueilli. J’apprécie cette formation. Bien qu’en visio, elle est dynamique et entrecoupée d’échanges et d’exercices pratiques. Cependant je constate 2 inconvénients à la formation à distance : tout d’abord, la connexion au réseau doit être infaillible, ce n’est malheureusement pas le cas à Terre Solidaire actuellement, la connexion est souvent interrompue, mais cela est en cours de réparation. Le 2ème inconvénient c’est d’être absent tout en étant présent, ou d’être présent tout en étant absent, au choix !

Je m’explique : je suis physiquement présente mais pas disponible pour les entretiens d’accompagnement, ni pour répondre aux sollicitations de chacun. Il est difficile de rester concentrée sur la formation quand on entend toquer à la porte ou la porte fenêtre. Mais cela aussi ça s’apprend !

Je vous souhaite un très bon week-end de Pâques avec le retour du soleil, et de la chaleur, je l’espère.

Floriane, chargée d’insertion.